• Lors de la visite chez le médecin, cette dernière a mentionné pour la première fois les termes de Centre Hospitalier de Soins de Longue Durée et aussi de mandat d'inaptitude. Il reste à savoir quand tout cela deviendra nécessaire.


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  • M'AIMES-TU ?
      
    Maman, bien entendu que je vous aime !
     
    Comment pourrais-je faire autrement. N'êtes-vous pas ma mère ? Celle qui m'a insufflé mon premier souffle de vie lors de ma naissance, il y a maintenant près de 70 ans. Je vous reconnais aussi comme étant l'une de celles qui a beaucoup travaillé et économisé jusqu'à la dernière cenne, tout en besognant dur pour faire des cadeaux aux autres. Pas de doute, c'est par un miracle génétique que cette mère presque centenaire soit encore très vivante et toujours solidement attachée au film de sa vie qui se déroule, avant de la voir s'arrêter aux portes de l'au-delà.  
     
    C'est non-autonome que je suis entrée dans la vie. J'étais toute nue et sans la moindre connaissance. Vous m'avez nourrie, lavée, bichonnée et éduquée durant nombre d'années. Vous avez pris soin de ma petite personne et je vous en sait gré. Pour ça, soyez sans crainte, je ne vous oublierai jamais mais pas pour toutes les raisons matérielles qui vous trottent en tête présentement. L'amour, c'est plus que le bain donné à un bébé.
     
    L'amour n'a rien de gratuit et d'automatique. Il se construit à partir de la base de confiance cultivée ensemble. Avant de prononcer le mot amour, il faut d'abord connaître profondément l'être aimé de l'intérieur autant que de l'extérieur et s'intéresser à lui personnellement, à ses ennuis, ses drames personnels, et même à ses bons coups. Etre là, le coeur en chamaille, quand on a besoin de chaleur pour entourer l'être aimé en lui affichant son amour inconditionnel et sa disponibilité. L'argent n'achète pas tout, encore moins l'amour.
     
    Maman, avons-nous déjà même frôlé l'amour tel qu'il est vraiment? Une affaire de coeur. Au chapitre des confidences, notamment. La réponse est toute prête. Non, de toute ma vie, jamais je n'ai eu ce bonheur et ce, même quand j'appelais à l'aide dans une détresse sans nom. Même dans les cas les plus dramatiques où j'aurais eu besoin de la chaude présence d'une mère qui aurait au moins eu la décence de répondre à mes questionnements. Je suis restée seule avec mes peines et, comme vous le savez bien, ce n'est pas la première fois que vous trouvez le moyen de vous refermer comme une huître pour ne pas avoir à dialoguer avec votre fille qui ne demande en fait, qu'une oreille attentive avec un peu d'amour tout autour. 
      
    Il faut parfois plus que de l'amour dans une relation mère-fille. Il faut de l'écoute active, du partage, de l'empathie et parfois un retour du balancier. J'aurais souvent eu besoin de votre soutien, de vos conseils au fil des années. Tout récemment, je me suis ouverte à vous concernant ma séparation et vous avez sans cesse changé de sujet et rappelé votre surdité. Ce que vous avez toujours fait quand un sujet délicat se présentait.
     
    J'aurais vraiment aimé vous parler de ma vie, de ses hauts, de ses bas. Avoir une vraie discussion qui nous aurait permis de mieux se connaître l'une et l'autre. Cela m'a manqué.
     
    M'aimes-tu, me demandez-vous. Eh bien, je ne répondrai pas à cette question-piège. Vous êtes ma mère, nous sommes toujours restées à ce niveau et en tant que mère, je vous aime mais pour le reste, ce n'est pas aussi évident.

     

     


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  • Je m'accomode d'avoir une femme malade de Parkinson.
     
    Je m'accomode de sorties faite sur les freins.
     
    Je m'accomode de vivre seul avec mon chien.
     
    Je m'accomode de faire mes repas, de laver mon linge et de faire le ménage.
     
    Je m'accomode mais au moins je vis.
     
    Me coucher avec elle, vivant, dans son cercueil n'est pas un accomodement et ne le sera jamais.


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  • Il y a 15 jours maintenant que je vis seul. Quel soulagement! Je respire enfin profondément. Je ne suis plus sur le qui-vive. J'ai hâte de rentrer à la maison. J'aime cette paix, cette tranquillité. Je m'organise à merveille. La maison est impeccable et ma bouffe excellente.

    Je vois ma femme deux fois par semaine. Elle aussi aime son nouvel environnement. Elle aussi me dit que son anxiété a disparu. Aurions-nous trouvé la clé de la paix? Je demeure disponible pour l'assister en toutes circonstance. Mais je le fais avec un corps et un esprit reposé.

    Il nous fallait oser. Je la remercie  d'avoir permis cette solution.

     


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  • Ce midi, à 13h11, dans l'auto, après avoir déposé ma femme aux Résidences, j'ai goûté depuis fort longtemps au sentiment de liberté. Les épaules sont tombées. Arrivé à la maison, je n'ai pas ouvert la radio ni la télévision. J'ai savouré le silence et le temps qui passe. J'ai apprécié d'être en vie et de décider pour moi. Je sais aussi que je n'aurai pas de remarques négatives sur quoi que ce soit. Ma respiration est profonde. Mon chien dort. j'entends le tic-tac de l'horloge. Je le savoure pleinement. Rien ne vient me déranger. J'ai dormi.


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